Le district minier de plomb-argentifère de Pontgibaud, qui a été l'un des plus importants d'Europe, a fait l'objet, dès l'Antiquité mais essentiellement durant le XIXe siècle, d'importants travaux d'exploitation au sein de trois concessions minières dont les renonciations ont été acceptées en 1939. Les travaux ont porté sur des filons de galène argentifère dans un encaissant gneissique (50 000 t de plomb métal et 100 t d'argent). Près de 60 vestiges (puits et galeries) ouverts et dangereux subsistaient un siècle après la fermeture des mines ; ils ont été mis en sécurité en 2009.
A ces exploitations sont également attachés quatre anciens sites de laveries minières dont le minerai concentré à près de 90% de plomb alimentait la grande fonderie de Pontgibaud. Ces laveries ont généré autant de dépôts de résidus de traitement du minerai issus des opérations de broyage-concassage, lavage, séparation gravitaire et décantation des fines dont le volume total est d'environ 300 000 m3. Ces résidus impactent les eaux superficielles et renferment des concentrations élevées notamment en plomb et arsenic. L'absence de matière organique, les pentes des dépôts et le marquage métallique résiduel ont empêché toute reprise de la végétation en plus d'un siècle sur ces dépôts historiques. Ainsi, ils sont soumis à une forte érosion par le ruissellement, le ravinement et l'envol des produits fins en impactant fortement les cours d'eau (la Sioule) et les terrains avoisinants.
Tous ces ouvrages sont situés dans une région d'Auvergne très touristique et soumise à des mesures de protection de l'environnement (faune, flore...).
Les travaux de mise en sécurité des dépôts de résidus ont pour objectif de limiter les impacts sur les eaux et les sols par :
- un regroupement et un remodelage des résidus ;
- une couverture de terre ensemencée en prairie afin de favoriser l'insertion paysagère des sites et la stabilisation des terrains ;
- une gestion des eaux superficielles avec un fossé périphérique afin de limiter les transferts et les dégâts en cas de fortes pluies.
- Les premiers sites de dépôts de résidus de traitement minier mis en sécurité depuis 2014 ont été les sites de "Pontgibaud-stade", "La Brousse" et "Roure les Rosiers".
Les travaux du site "Barbecot" ont débuté le 18 juin 2018 et devraient s'achever à l'automne. Ils sont destinés à supprimer les impacts négatifs avérés sur l'environnement et potentiels sur la santé. Le site, d'une superficie d'environ 1 ha, est constitué d'un dépôt de résidus de traitement de minerai de plomb argentifère (volume estimé de 44 000 m3 de matériaux) à flanc de colline au sein d'un talweg. Ces résidus non végétalisés sont retenus par un mur de 5 m de haut, 65 cm de largeur en tête et 135 m de long, datant du milieu du XIXème siècle, en rive droite de la rivière de la Sioule.
De par leurs caractéristiques (très faible perméabilité), les résidus sont très sensibles à l'érosion par ruissellement et le dépôt en lui-même est instable de par sa configuration très pentue. Les travaux consistent donc à supprimer l'entrainement de particules dans la rivière par ruissellement, ravinement, et envol et à supprimer le contact direct avec les usagers du site (promenade, activités de loisirs...).