Le tronçon de galerie non visitable située sous le terril Madame d'André à Meyreuil a été inspecté grâce à l'utilisation de plusieurs techniques.
Le terril de Madame d'André, sur la commune de Meyreuil dans le département des Bouches-du-Rhône, est un amas minier principalement constitué de cendres de centrale de production électrique. L'édification de ce terril, dans la seconde partie du XXe siècle, avait nécessité de construire une galerie maçonnée à sa base, de 400 m de longueur, afin de ne pas interrompre le libre écoulement d'un ruisseau existant dans le vallon accueillant cet amas de matériaux. Au début des années 2000, des signes de fragilité au niveau des parements du "ruisseau couvert" avaient conduit l'ancien exploitant minier à buser chaque extrémité de la galerie en diamètre de 530 mm, rendant "non visitables" les 200 m du tronçon central. Il s'avère que l'arrivée continue de chaux éteinte depuis plusieurs années au niveau de l'orifice aval de l'ouvrage laissait craindre une amorce d'effondrement de la galerie dans son tronçon central. Cette suspicion a conduit le BRGM/DPSM à engager une opération complexe de nettoyage et d'inspection de l'ensemble du "ruisseau couvert".
Dans un premier temps, un hydrocurage de la buse aval a été confié à l'entreprise Aquaprovence afin de dégager les 110 m de conduite très largement encombrés par des précipités de chaux. Après plusieurs tentatives infructueuses à l'aide d'outils traditionnels, l'induration du matériau a nécessité l'utilisation d'une tête vibrante spéciale de 15 kg. Une fois nettoyée, la conduite aval a pu être inspectée à l'aide d'une caméra robotisée. Néanmoins, en raison de l'accumulation de chaux dans la galerie centrale, le contrôle visuel n'a pu être poursuivi au-delà de la partie busée.
Côté amont, afin de procéder à l'inspection du premier tronçon de conduite permettant de rejoindre la galerie centrale, il a été décidé de tester un drone volant miniature équipé d'une caméra et protégé par une cage en fibre de carbone. Le dispositif; développé par la société Sites, a pu évoluer avec succès sur les 40 m de conduite avant d'être stoppé par un encroûtement de chaux juste avant de pouvoir pénétrer dans la galerie.
Face à cet échec, le BRGM/DPSM a fait appel à la société Cordata, épaulée par la compagnie Satif. Cette entreprise, spécialisée dans l'accompagnement de projets scientifiques en milieux difficiles d'accès, a pu envoyer 2 spéléologues aguerris par la conduite amont étroite afin de procéder à une inspection visuelle du tronçon central du "ruisseau couvert". Ce contrôle a permis de vérifier que la galerie maçonnée n'est pas effondrée, mais elle est parcourue par de nombreuses fissures facilitant la percolation de la chaux provenant du terril de cendres.