Afin de prévenir tout risque d’exposition directe sur un dépôt arsénié à ciel ouvert et limiter les transferts de matériaux contaminés, le BRGM/DPSM a procédé au ceinturage d’un l’amas de matériaux pollués par une clôture métallique.
De 1896 à 1910, le site de Nartau, au nord de Carcassonne dans la Montagne Noire, a accueilli une exploitation minière souterraine. Les produits de creusement, très riches en minerai, y ont été déversés gravitairement dans la pente du versant naturel à partir des entrées des différentes galeries d’exploitation. Le principal dépôt, appelé « verse » du fait de son mode d’édification, présente un dénivelé d’environ 85 m. Deux verses secondaires, d’ampleur plus réduite, sont également présentes.
Une étude générale récente sur les possibilités de gestion des anciens sites miniers de la vallée du Grésillou, faite à la demande des services de l’Etat, n’a pas identifié la Verse de Nartau comme principal contributeur d’une pollution de la vallée. Cependant, l’Etat a souhaité la mise en place d’une clôture périphérique autour de l’amas. Le but principal en est d’interdire l’accès au site et ainsi écarter tout risque de transfert de matériaux arséniés (dont les envols de poussières) du fait de passages sur les dépôts.
Après une première étape de débroussaillage, les travaux ont consisté à mettre en place un grillage en acier galvanisé, maille 50 mm simple torsion, en fil 2.7 mm, de 2 m de hauteur, sur un linéaire de 600 m. Des poteaux, également en acier galvanisé, soutiennent le grillage et des panneaux de signalisation ont été mise en place tous les 50 m.
Les particularités de ce chantier étaient de plusieurs nature :
- Accès difficiles ;
- Pentes très prononcées ;
- Exposition des personnels de chantier à des matériaux contaminés ;
- Risques de dissémination de ces matériaux du fait des travaux.
Ces contraintes ont complexifié la recherche d’entreprises de TP.
Des dispositions spéciales ont permis de maitriser les risques encourus. Par exemple :
- Utilisation de moyens de levage par hélicoptère, d’une pelle araignée (adaptée aux fortes pentes) et de techniques de type travaux acrobatiques ;
- Ports de combinaisons de travail et de masques spéciaux ;
- Localisation du cantonnement de chantier à distance de l’aire de chantier, et mise en place d’une unité de décontamination du personnel similaire à celles adoptées pour les travaux de désamiantage ;
- Suivi médical renforcé du personnel intervenant ;
- Interdiction de passage d’engins sur la verse,
- Interdiction de survol de l’hélicoptère dans l’emprise de la verse, et utilisation d’un câble de 50 m pour le levage, afin de limiter les risques d’envol de poussières contaminées ;
- Positionnement des ancrages des poteaux hors du dépôt, et arrosage lors des opérations de foration des sols ;
- Suivi en temps réel des éventuelles nuisances atmosphériques par mise en place de dispositifs de mesures de poussière (3 micro-capteurs PM10 et 4 jauges Owen).
Le chantier s’est déroulé sans difficulté majeure en mai et juin 2024, avant les fortes chaleurs de l’été. A noter que le suivi des émissions de poussière n’a pas montré de situation préoccupante y compris lors des phases sensibles qu’ont constitué les opérations d’héliportage et de foration des ancrages de poteaux.