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Concilier missions de service public et protection de la biodiversité, un challenge quotidien pour le DPSM

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En intervenant au cœur du bassin minier du Nord Pas de Calais, unique en France par sa conservation patrimoniale, le DPSM devient acteur de la préservation des écosystèmes en adaptant ses méthodes de surveillance à la biodiversité environnante.

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Le bassin Minier du Nord-Pas-de-Calais s’étend sur 120 km de long traversant les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Sa position privilégiée au nord de la France et au carrefour de l’Europe, fut la raison de son fort développement du milieu du XVIIIème siècle à la fin du XXème siècle. En 2012, les impacts de l’exploitation, encore présents aujourd’hui, sur le paysage, les évolutions sociales et urbaines, et la biodiversité valent au bassin minier de figurer dans la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

En effet, la constitution par exemple, de terrils, d’ouvrages miniers extraordinaires a créé de nouveaux habitats et a favorisé le développement d’une nouvelle biodiversité pendant les 3 siècles d’exploitation.

Les agents de l’UTAM Nord en font régulièrement le constat sur le terrain.

Le faucon Pèlerin, le nouvel hôte du puits 9-9 de l’Escarpelle

Le faucon pèlerin est une espèce de rapace robuste, réputé pour être l’oiseau le plus rapide du monde en piqué. Ce faucon ne construit pas de nid et niche exclusivement dans les falaises et plus rarement sur des arbres ou des structures élevées.

Sa population a fortement diminué après la seconde guerre mondiale et est protégée depuis 1970. Ce faucon est considéré comme une « Espèce à enjeux forts, très sensible au dérangement ».

Un couple nicheur de faucon pèlerin a été observé mi-2020 sur le Chevalement 9-9 de l’Escarpelle. La nidification de cette espèce sur ce site est exceptionnelle et des recommandations très précises sur la prise en compte de ce couple ont été émises par le service espaces naturels de Douaisis agglo (protocole en pied de page).

Pour préserver cet équilibre fragile, le DPSM a dû adapter sa surveillance du site.

En effet la surveillance réalisée semestriellement par le DPSM sur le puits 9-9 de l’Escarpelle consiste à vérifier sa tenue géotechnique en tête de puits et à contrôler l’atmosphère des anciens travaux miniers. La mesure de la composition gazeuse nécessite l’utilisation d’une pompe accompagnée d’un groupe électrogène émettant de fortes ondes sonores. Une alternative devra ainsi être trouvée afin de rendre compatible la mission de prévention des risques miniers avec l’évolution de la biodiversité environnante.

 

Chevalement du Puits 9 de l’Escarpelle
Chevalement du Puits 9 de l’Escarpelle

Les enclos des Exutoires, réservoir de biodiversité

Lors de l’arrêt des travaux miniers, la quantification des aléas a décidé le zonage de certaines zones dangereuses. Le risque ATEX a notamment nécessité la construction d’enclos de protection.

La gestion des espaces verts, compatible avec la préservation d’espaces naturels, constitue aujourd’hui un réservoir de biodiversité locale caractérisé par la forte présence de hérissons.

Ces hérissons risquent de disparaitre d’ici à 2050. Pourtant, leur suivi constitue un indicateur important de la biodiversité. En effet, les hérissons sont considérées comme « espèce sentinelle », ou « sentinelle écologique », dont la sensibilité sert d’indicateur précoce des changements de l’environnement d’un écosystème.

Afin de conserver ces espaces présentant une biodiversité remarquable, le DPSM poursuit son mode de gestion des espaces verts compatible avec ces milieux avec, par exemple, l’utilisation de moyens techniques non traditionnels comme l’éco pâturage, mode d’entretien écologique des espaces naturels et des territoires par le pâturage d’animaux herbivores.

Grand Puits de Thivencelle
Grand Puits de Thivencelle

 

Patrimoine industriel valorisé en patrimoine nature

Par ailleurs, la réhabilitation et la reconversion d’anciens ouvrages miniers et leurs anciennes connexions (terrils, cavaliers(anciennes voies ferrées à vocation minière)) constituent une diversité de milieux (zones humides, boisée, prairie schisteuse, zone localement chaude et pelouse acide) contribuant au développement d’espèces endémiques inféodées à ces milieux.

Ces milieux exceptionnels que le DPSM est amené à parcourir dans le cadre de ses missions sont fragiles et doivent être considérés avec la plus grande attention.

C’est pourquoi, le DPSM adapte ses activités (gestion des espaces verts, travaux de mise en sécurité, surveillance) au contexte environnemental évolutif à travers la prise en compte des dynamiques végétales et d’espèces rares d’intérêt patrimonial, la contribution à la préservation des espaces écologiques par l’adaptation de ses pratiques selon le milieu dans lequel il se trouve (milieux forestier ou rural) et en favorisant les méthodes visant à contribuer à la diversité biologique.

A titre d’exemple, on trouvera dans une ancienne actualité du DPSM de 2018 (« Le saviez-vous ?:  L’écologie, la protection de la biodiversité ne sont pas incompatibles avec les activités du DPSM, bien au contraire. ») une description des techniques d’entretien d’espace vert autour d’une installation de surveillance, qui permettent de contribuer à enrichir l’écosystème de la parcelle.

 

Terril 205
Terril 205

 

Le DPSM acteur de la protection de la biodiversité

Le DPSM, dans le cadre de ses missions d’après-mine, suit l’héritage de l’industrie minière en France. La surveillance de cet héritage, à bien des égards uniques, constitue des opportunités pour protéger la biodiversité. C’est ainsi que le DPSM, en mettant en œuvre son expertise par l’évolution de ses méthodes devient un maillon de la chaine de protection de la biodiversité.

« Le bassin minier est un trésor de l’humanité, distingué au titre de paysage culturel évolutif vivant, œuvre conjugué de l’homme et de la nature » Convention du patrimoine mondiale