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Renforcement des berges de la Lawe

Chapeau

Outre les ouvrages miniers, le DPSM du BRGM effectue d’autres types de mise en sécurité. C’est le cas des travaux fluviaux de renforcement des berges, comme sur la Lawe, une rivière située en plein cœur d’anciennes zones minières du Pas-de-Calais.

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Les cuvettes d’affaissement sont l’une des principales conséquences de l’exploitation des mines dans le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, où l’extraction du charbon a été suivie systématiquement d’un foudroyage des cavités et non de leur remblaiement. Résultat : l’apparition d’affaissements, très localisés et en surface, parfois de plusieurs mètres.

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Clouage des talus : battage des fers méthode "hurpinoise" (© BRGM - Éric Locatelli)

Ces affaissements peuvent modifier l’hydrographie naturelle. Pour éviter des inondations du fait  de la présence fréquente de  cours d’eau dans les  zones, l’exploitant minier doit endiguer ou même parfois redessiner des rivières… C’est le cas sur la commune de Bruay-la-Buissière où des affaissements de 10 mètres sont apparus à proximité de la Lawe, petite rivière sous-affluent de l’Escaut. Le BRGM a dû procéder au renforcement des berges afin de sécuriser une digue minière en amont protégeant plus de 1 000 habitants.

Des berges qui menacent de s’affaisser, des digues qui ont rompu…

La Lawe est une rivière typiquement  affectée par les anciennes activités minières. Dans le bassin houiller du Nord-Pas-de-Calais, l’extraction de charbon aux XIXe et XXe siècles a en effet fragilisé le sous-sol. La concession de Bruay-la-Buissière est un exemple : l’exploitation de 103 veines, entre 100 et 1200 mètres de profondeur, a provoqué en surface des affaissements de plus de 10 mètres ! De fortes évolutions topographiques qui ont poussé à adapter, par le passé, le cours de la Lawe se trouvant au cœur de cette zone d’influence : modification de son tracé, encaissement, endiguement, rehaussements… Pourtant, des problèmes demeurent encore : des berges qui menacent de s’affaisser et des digues qui ont rompu… Et même des risques d’inondations, comme en 1999 quand plusieurs centaines de maisons ont été submergées.

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Planche d'essai : résistance à l'arrachement dynamique d'un clou (© BRGM - Éric Locatelli)

Responsabilité sociétale et lien avec le développement durable

Dans le cadre de sa surveillance, le DPSM du BRGM se charge déjà de la gestion de la digue en rive gauche de la Lawe, sur laquelle de nombreuses interventions ont eu lieu pour maintenir sa pérennité et sa mise aux normes (surélévation de la digue, conception et suivi d’un système de batardage, études réglementaires…). Compte tenu des  conséquences minières sur  les  berges en  aval, le BRGM a aussi assuré, en tant que maître d’ouvrage délégué, les travaux de mise en sécurité par confortement (clouage de paroi en béton projeté, retalutage et rideau de palplanches). Ainsi, le BRGM s’est vu confier par l’État, en 2014, la maîtrise d’ouvrage déléguée de travaux de renforcement des berges très encaissées et instables.

Ces travaux de génie civil, réalisés exclusivement depuis le lit de la rivière et dans le strict respect des contraintes environnementales, complètent les actions qu’avait menées l’exploitant minier pour pallier les  effets du déhouillement, et ainsi mettre en sécurité des populations menacées par les inondations. Précisément, l’objectif était d’éviter qu’un effondrement des berges entraîne une submersion de la digue située à l’amont. Ces travaux ont concerné plusieurs secteurs de la ville de Bruay-la- Buissière, sur une étendue globale de 800 mètres et sur les deux rives.

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Aménagement écologique : terrassement et mise en oeuvre génie végétal (© BRGM - Christian Bocquillon)

Concrètement, il a fallu procéder, dans un premier temps, à du bûcheronnage et à la création de rampes d’accès au lit de la rivière. Ces travaux ont été suivis d’un confortement général en enrochements libres avec clous d’ancrage (pose d’un géotextile et d’un  treillis soudé, battage de fers cornière "méthode hurpinoise" et béton projeté). Deux secteurs ont subi  un traitement particulier : l’un par retalutage de la berge avec mise en place d’une roselière  en  pied et  l’autre par  mise en place d’un rideau de palplanches le long d’une habitation. Si ces travaux fluviaux sont courants et sur une faible largeur (5 mètres), sur le plan purement technique, la rivière, à certains endroits très encaissée, marque des gorges de 15 mètres de profondeur…

À noter que dans un tel projet, il y a une dimension de responsabilité sociétale et un lien direct avec le développement durable. L’action du DPSM est parfaitement représentative des travaux du BRGM, avec la prise en compte de nombreux volets : environnemental, social, économique et technique.